Être écolo et fier : rencontre avec Julien Vidal
Agir pour la planète rend plus heureux ! Pour Julien Vidal, le constat est sans appel. Rencontre avec un écolo engagé, pas comme les autres. Au programme : retour d’expérience, éco-gestes et conseils.
Crédit photo : Julien Vidal
C’est en vadrouillant sur internet, à la recherche de bonnes pratiques écologiques et de nouvelles tendances, que nous avons découvert Julien Vidal. En 2016, durant 365 jours, ce grenoblois d’origine, s’est lancé un défi de taille : réaliser un éco-geste par jour et le partager sur son site, Ça commence par moi.
Ecocup a voulu en savoir plus sur ce jeune personnage engagé, qui compte déjà un mouvement collectif et 2 livres à son actif. Dans cette interview, Julien nous raconte son histoire, nous parle de sa vision de l’éco-citoyenneté et nous révèle comment économiser en réalisant des éco-gestes au quotidien !
Salut Julien ! Peux-tu te présenter à nous ?
Je suis Julien Vidal, j’ai 34 ans, je suis grenoblois et fondateur du site Ça commence par moi, qui était à la base un blog regroupant les actions que j’ai réalisé durant 365 jours. Aujourd’hui, c’est devenu un véritable mouvement collectif où chacun est libre de s’exprimer. Un mouvement qui vise à remettre de l’ambition dans la démarche éco-citoyenne.
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’écologie, j’y étais déjà sensibilisé mais pas le plus engagé. Il y avait une sorte de frustration. Frustré de ne pas pouvoir faire plus. J’avais envie d’apporter ma plus-value mais je ne savais pas encore comment faire bouger les choses.
365 éco-gestes en 1 an, pourquoi cette démarche ?
Je suis parti 7 ans en mission de Volontariat de Solidarité Internationale, dans différents endroits autour du monde. Et ça, ça a tout changé. Tout ce que j’avais dans la tête, tout ça, ça s’est transformé en émotions. Je me suis lié d’amitié avec des gens qui souffrent au quotidien de la « guerre climatique ».
En rentrant, je me suis dit que c’était fou de vivre d’un système qui exploite la population. A mon retour en France, j’ai donc décidé de mettre en accord mes idées et mes convictions pour faire bouger les choses.
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Quel a été ton premier éco-geste ? Et les suivants ?
Durant un an, j’ai réalisé 365 actions. C’est le stop pub qui a été mon premier geste. Ensuite, j’ai changé de fournisseur d’électricité, j’ai rejoint des tas d’asso, j’ai arrêté de manger de la viande, je ne prends plus l’avion que très rarement… J’avais besoin de vivre et de m’impliquer à travers ces actions, pour ressentir le changement. Mais il faut aussi dépasser l’idée des gestes. L’éco-geste, c’est un peu l’idée de légitimer nos actions, d’accumuler des gestes alors qu’en fait, c’est quelque chose de bien plus fort !
"Ça commence par moi", c'est plus que des gestes ?
Ça commence par moi, c’est agir en dépassant cela, c’est avoir une vision globale, c’est dire oui à l’action individuelle mais surtout dire oui à l’action collective, c’est dire oui au fait de dire stop ! C’est enclencher un réel processus. C’est agir tous azymuts sur tous les fronts : parler de politique, de spiritualité, provoquer et créer le changement. C’est être éco-citoyen au quotidien, faire partie d’une éco-citoyenneté solidaire et égalitaire.
Tu parles d'une économie de 300€ par mois ?
C’est même plus de 300€ par mois. On change totalement de mode de vie. Déjà, il faut revoir son alimentation mais ce n’est pas forcément là-dedans qu’on économise le plus… Mais ce n’est pas incompatible. Cela fait des dizaines d’années qu’on a arrêté de donner de l’importance à notre alimentation en mangeant des “trucs” de mauvaise qualité. Si on change d’alimentation, il faut aller vers des produits de saison, vers une alimentation moins carnée, vers des producteurs locaux.
Il faut se rendre compte qu’on n’a pas besoin d’exister en sortant sa carte bleue. Il faut revoir son rapport aux objets. Moi je retravaille des meubles avec des palettes, je répare… J’ai une manière différente de me lier aux objets. Il faut entrer dans un cercle plus vertueux, qui passe par un désencombrement en arrêtant de céder à des pulsions, et forcément on économise beaucoup !
Passons à la pratique, peux-tu me donner 3 gestes pour réduire le gaspillage alimentaire ?
– Acheter des quantités justes en faisant ses courses en vrac
– Cuisiner les fruits et légumes en entier grâce à des recettes anti-gaspi
– Récupérer des invendus avec Too Good To Go, PHENIX et Le Chaînon Manquant
Et 3 gestes pour réduire l’impact de nos déplacements ?
– Partager sa voiture et plus généralement les moyens de transport
– En ville, favoriser les transports en commun pour réduire notre impact environnemental
– Pratiquer l’écoconduite, ça permet de réduire de 20% le carburant donc une sacrée économie
Un éco-geste du quotidien ?
Faire pipi sous la douche… Douche qui ne doit pas prendre plus de 3 minutes. Si tout le monde agissait comme cela, ça permettrait d’économiser des millions et des millions de litres d’eau !
Que rétorquer à ceux qui ne croient pas au poids de l'action individuelle ?
Il y a une étude qui est parue il y a quelques mois, réalisée par Carbone 4 à ce propos. Cette étude démontre que les éco-gestes individuels ont un réel impact sur notre empreinte carbone individuelle. Aujourd’hui, l’empreinte carbone des français, en moyenne, s’élève à plus de 10 tonnes de CO2 par an ! En changeant complètement mes habitudes, j’ai réussi à diviser mon empreinte par 5.
Et l'action citoyenne collective ?
J’y viens. Cette étude met surtout en lumière un autre constat. Celui que l’action citoyenne individuelle ne suffit pas. Il ne faut pas se leurrer, on ne sortira pas du guêpier si tout le monde ne joue pas le jeu. Je parle ici des pouvoirs publics, des entreprises, de tout ce petit monde ! Le combat doit être mené de front par tous. Mais là-dedans, il y a des peureux, qui visent le court terme et qui misent sur des tendances hasardeuses.
Alors oui, aujourd’hui ce sont les citoyens qui ont le plus d’impact, le plus de résonance. C’est donc à nous de jouer le rôle d’étincelle. Le premier mouvement ce sont nous, les individus. Mais ensuite, il y a tout un système à réinventer et cela nécessite aussi l’investissement collectif. Tous ces efforts ne seront réellement efficaces, que si tout le monde joue le jeu et s’engage, c’est indéniable !
Qu’est-ce qui te motive tant ?
Tout simplement le fait que je ne me suis jamais jamais senti aussi heureux. Je rencontre des gens inspirants, je ne cesse d’apprendre, d’aller de l’avant et de former de nouveaux éco-citoyens.
Ton projet du moment ?
Mon deuxième livre, Ça va changer avec vous, vient de sortir. Mon livre est fait pour propager le mouvement éco-citoyen et mettre à disposition des outils pour tous les acteurs du changement. C’est un ouvrage pour s’inspirer… Pour inspirer son voisin et pour rayonner positivement tout autour de nous ! On ne peut pas rester dans le sillon de la consommation. Aujourd’hui, on est des acteurs, il faut se ressaisir et influencer les gens autour de nous en prenant part au changement !
Peux-tu nous en dire un peu plus sur son contenu ?
Ce livre est un guide pour les éco-citoyens qui veulent se lancer, pour les éco-citoyens qui peuvent, dans tous les milieux, influencer et guider les autres. Ça va changer avec vous, c’est 50 outils détachables : pour faire un quizz autour de l’éco-citoyenneté, pour rassembler ses collègues en créant une boîte à lire, pour rédiger une lettre à son maire pour demander du bio à la cantine…
C’est un livre pour dialoguer de toutes les actions éco-citoyennes qui peuvent changer les choses, pour faire en sorte que ce mouvement devienne viral ! Vous imaginez un peu, si on pouvait tous influencer, ne serait-ce que 10 personnes chacun ? On pourrait répondre à l’urgence et transformer le monde de demain !
Un conseil pour se lancer dans une démarche éco-citoyenne ?
Lier son bonheur à sa démarche… Commencer par quelque chose qui nous passionne, que ça devienne un plaisir et non pas un fardeau. Voir cela comme une opportunité de remettre le bonheur au centre de sa vie. C’est important et primordial de se faire plaisir. De se désencombrer, de sortir de cette surconsommation et de réaliser cela, de remettre le vivant au cœur de nos vies !
Un dernier mot ? Ecocup te remercie !
Vraiment, le climat actuel peut faire peur… Les crises, l’organisation de la société… Mais c’est aussi souvent où il fait le plus noir qu’on est seulement a quelques minutes d’un nouveau jour. Dans ce nouveau jour, on a un vrai rôle à tenir ! Plutôt que de faire la queue dans un supermarché, on peut agir et changer les choses. Je pense sincèrement que ce qui nous attend, c’est une opportunité. Je suis persuadé que le meilleur est à venir, et rappelez-vous que tout seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin … !
Pour rejoindre le mouvement et enclencher une démarche éco-citoyenne, rendez-vous sur le site Ça commence par moi. Découvrez également le nouveau livre de Julien, Ça va changer avec vous.